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Zoom Afrique du 31 mai 2022

Zoom Afrique du 31 mai 2022

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Actualité en Afrique :

  • Bientôt la 6e commission conjointe économique irano-nigériane
  • Les chambres de commerce du Togo et de la Guinée travaillent au renforcement de leur coopération
  • Le Mali appelle les organisations africaines à contrer les influences extérieures
  • Côte d’Ivoire : 6, 4 milliards de FCFA pour subventionner l’importation de blé

Analyses de la rédaction :

1. RCA : l’acharnement médiatique continue contre Bangui 

En Centrafrique, l’acharnement médiatique continue contre Bangui. 

Selon certaines informations dans les médias mainstream, ce vendredi 27 mai, des soldats russes auraient été pris pour cible dans une embuscade des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), un groupe dirigé par l’ex-putschiste centrafricain à la solde de la France, François Bozizé. L’attaque aurait coûté la vie à deux Russes et fait plusieurs blessés. 

« Deux mercenaires russes ont été tués et quatre autres blessés par nos forces militaires CPC à Bossemptélé », située à 369 km au nord-ouest de Bangui, a annoncé, lundi, sur sa page Facebook la Coalition rebelle qui a tenté en janvier 2021 de renverser le président Touadera, alors fraîchement réélu. 

Dans un article publié, lundi, le journal local « Corbeau News », a confirmé que « deux mercenaires russes de la société Wagner ont été tués, quatre autres blessés dans une embuscade des hommes armés identifiés par les populations locales comme des éléments rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) dans le village Djouwè, situé sur une piste secondaire à 58 kilomètres de Gaga, dans l’Ombella-Mpoko ». 

D’après le même journal, c’est vendredi vers 15 heures qu’« une équipe de patrouille des mercenaires russes, à bord d’une vingtaine de motos, en provenance de Bossemptélé, à destination de la commune de Gaga, une zone minière, a été prise pour cible dans une embuscade des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) dans le village Djouwè, situé à 58 kilomètres de leur destination ». Dans cette embuscade, « un violent échange des tirs durant près d’une heure » a eu lieu entre les Russes et les rebelles. 

Concernant les assaillants, aucun bilan n’est disponible et Bangui n’a plus fait de commentaires à propos de l’attaque. 

De son côté, l’ambassade de Russie à Bangui a démenti les informations sur la mort de deux membres d’une société militaire privée russe en République centrafricaine (RCA). 

« Les informations communiquées par les agences de presse sont fausses. Le plus probablement, elles ont été diffusées par l’opposition afin de déstabiliser la situation dans le pays », a déclaré l’ambassade de Russie. 

La campagne de désinformation continue donc contre la Centrafrique. Un comportement de la part des médias mainstream qui donne raison à la récente décision du gouvernement malien d’avoir suspendu les médias propagandistes français, France 24 et RFI. 

Mais ces médias ne s’arrêtent pas seulement au niveau sécuritaire. Un point beaucoup plus gênant risquerait d’apparaître en Centrafrique compromettant ainsi les plans de déstabilisation de la France en RCA. En effet, la limitation du nombre de mandats présidentiels risque de disparaître. Une proposition de loi a été déposée en ce sens à l’Assemblée nationale. 

Entouré de représentants de groupes parlementaires de la majorité présidentielle, le député Brice Kévin Kakpayen a pris le relais des membres du parti au pouvoir et a présenté un projet de modifications portant sur plusieurs articles de la Constitution. L’objectif est clair : faire sauter la limitation du nombre de mandats présidentiels. 

Principal argument de celui qui se présente comme l’initiateur de cette tentative de casser ce verrou constitutionnel : le modèle choisi par les autres pays de la région, Congo, Cameroun et autre Gabon. « C’est juste en République centrafricaine que nous avons mis un verrou pour dire que le chef de l’État peut être élu pour cinq ans et que ce mandat peut être renouvelable une seule fois. Quand vous parcourez les autres pays de la sous-région, vous voyez que cette limitation de mandat n’existe pas », argue le député Brice Kévin Kakpayen. 

L’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, aujourd’hui opposant, ne décolère pas, d’autant qu’il a été cité parmi ceux qui ont inspiré cette initiative de révision de la Constitution de la Centrafrique.  

Quant à l’argument sur les mandats présidentiels illimités pour les autres présidents de la sous-région, il ne faut pas choisir les mauvais exemples, dit-il, avant de s’en prendre au président Faustin-Archange Touadéra. Car, vu l’évolution de la Centrafrique depuis l’investiture du président centrafricain Faustin Archange Touadera, la population centrafricaine ne veut en aucun cas que le président termine son mandat sans avoir terminé ses plans de redressement du pays. La situation sécuritaire s’est nettement améliorée, les forces armées centrafricaines se sont renforcées et les partenariats internationaux se sont diversifiés. Les Centrafricains sont fiers de leur gouvernement et de leur président, qui se sont dressés face à la puissance coloniale qu’est la France. C’est au peuple centrafricain de choisir et non à la communauté internationale d’imposer son modèle de démocratie qu’il ne respecte même pas eux-mêmes, mais surtout, que plus personne ne croit.

2. UA : vers la naissance d’une armée africaine ? 

À la 16e session extraordinaire de la conférence de l’Union africaine sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, qui s’est tenue le 28 mai à Malabo, capitale de la Guinée Équatoriale, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a retracé l’évolution du terrorisme sur le continent. Il plaide pour l’opérationnalisation de la Force africaine. 

Le terrorisme était au départ localisé « essentiellement » en Somalie et en Algérie, situe Moussa Faki. Vaincu en Algérie, il a prospéré en Somalie. C’est à partir de 2011 que le terrorisme s’est « véritablement » explosé en Afrique à la faveur de la crise libyenne. « Celle-ci a favorisé l’arrivée au Sahel de milliers de combattants et de mercenaires étrangers. Elle a provoqué l’afflux d’organisations terroristes défaites au Moyen-Orient. Elle a occasionné la circulation incontrôlée des armes », déplore-t-il. 

Progressivement, poursuit le diplomate Faki, le terrorisme a pris de l’ampleur et a étendu ses tentacules à d’autres régions du continent. « De la Libye, au Mozambique, du Mali, du Golfe de Guinée en Afrique de l’Ouest à la Somalie en passant par le Sahel, le bassin du Lac Tchad et l’est de la RDC, la contagion continue de s’accentuer », alerte-t-il. 

L’Afrique n’a pas tardé à réagir à travers la constitution de forces communes de lutte. Aux mesures opérationnelles s’est ajoutée la réactivation par l’Union africaine des instruments juridiques destinés à lutter contre le terrorisme comme le Plan d’action sur la prévention et la lutte contre le terrorisme adoptée en 2002. 

En dépit de ces initiatives, le terrorisme ne faiblit pas. D’abord, souligne le président de la Commission de l’UA, en raison d’une insuffisante solidarité africaine avec les pays victimes de ce phénomène. Mais aussi en raison « du non-respect de nos propres engagements ». En exemple, il cite la Force africaine qui n’est toujours pas opérationnelle. « Les armées africaines comptent environ 2 700 000 d’hommes. Mobiliser 1 à 2 % de cet effectif et les doter des moyens nécessaires permettraient de réduire notre dépendance des forces étrangères et de faire face, avec plus de chance de succès, au terrorisme », interpelle Moussa Faki. 

Une grande armée africaine qui mettra dehors les troupes d’occupation étrangère du continent africain, tout comme une monnaie commune, en bref, des États-Unis d’Afrique, une idée qui a à plusieurs reprises été évoquée par le passé en Afrique. Et on a pu constater également comment ont fini ces dirigeants qui ont émis cette idée. L’Occident signerait sa perte face à une puissance comme l’Afrique, c’est l’une des raisons qui fait que l’idée n’a pas encore émergé. De plus, ce manque de solidarité africaine déploré par Moussa Faki, est aussi l’une des manœuvres de l’Occident, diviser pour mieux régner, voilà la réelle politique néocoloniale. Les populations en Afrique ont déjà montré leur union, reste maintenant à voir les dirigeants faire de même, sans succomber à la pression, chantage et menace de l’Occident.

3. Quand la France s’occupait de l’Afrique à coup de napalm ! 

Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État. À l’instar d’autres armes chimiques, ce produit a été utilisé en dépit des conventions de Genève dont Paris était signataire. S’il est difficile de dresser un bilan complet aujourd’hui, les témoignages sont là pour rappeler l’étendue de cette violence. 

Les autorités françaises le répéteront sans trembler : « Napalm rigoureusement proscrit et jamais employé opération militaire en Algérie ». Ce mensonge clairement affirmé par le ministre résidant Robert Lacoste en 1957 est répété sous la Ve République. Au quai d’Orsay, on assure ainsi que l’armée française « n’a jamais fait usage du napalm » et que « des instructions permanentes du haut commandement militaire français en Algérie interdisent l’emploi de ce produit ». 

Si la France ne peut reconnaître l’usage de cette essence gélifiée utilisée dans des bombes incendiaires, c’est que cette arme est proscrite par les conventions internationales dont le pays est signataire. Son usage viendrait en outre contredire la fiction de simples opérations de maintien de l’ordre menées dans l’Algérie française depuis novembre 1954. 

Un pays en flammes : 

Ce que Paris, Genève ou New York ignorent est pourtant devenu une évidence dans les montagnes algériennes où l’armée française lutte contre les maquisards de l’Armée de libération nationale (ALN). Les forêts qui dérobent ces combattants aux avions français sont particulièrement ciblées : largué par les airs, le napalm enflamme immédiatement la surface sur laquelle il se répand, ce qui le rend particulièrement redoutable dans les régions boisées. 

Des témoignages français confirment d’ailleurs ce que les indépendantistes dénoncent à mesure que l’Algérie s’enfonce dans la guerre. En 1959, Hubert Beuve-Méry, le directeur du journal Le Monde, acquiert ainsi la certitude de son usage après s’être entretenu avec le successeur de Robert Lacoste, Paul Delouvrier. Peu de temps auparavant, un caporal avait adressé une lettre au journal pour dévoiler la réalité cachée derrière une dépêche officielle parlant de « rebelles mis hors de combat avec l’aide de l’aviation » : « Ayant participé à l’encerclement et à la réduction de la ferme où [les “rebelles”] étaient retranchés, je puis vous indiquer qu’ils ont en réalité été brûlés vifs, avec une dizaine de civils dont deux femmes et une fillette d’une dizaine d’années, par trois bombes au napalm lancées par des appareils de l’aéronavale », non loin de Sétif, le 14 août 1959. 

Les pilotes savent parfaitement ce qu’ils larguent, et les militaires qui demandent leur appui au sol aussi. L’usage du napalm étant interdit, on opte pour un langage codé : « bidons spéciaux ». Dans le secteur de Bou Saada, au sud-est d’Alger, est ainsi consignée, fin septembre 1959, une « action de l’aviation en bombes de 250 livres et en bidons spéciaux sur un camp rebelle ». Les comptes-rendus d’opérations mentionnent aussi les effets de ces « bombing par bidons spéciaux » comme dans ce bilan d’une opération des 23 et 24 février 1959 qui indique : « Pertes rebelles : 6 cadavres dénombrés dont un sergent et un caporal. Débris humains découverts dans une zone traitée aux bidons spéciaux et correspondant à 5 rebelles repérés par un observateur ». Parfois, le camouflage cède, comme quand le 14e régiment de chasseurs parachutistes relate un affrontement entre plusieurs régiments d’élite et leurs ennemis début avril 1961. La « réduction du nid de résistance » ayant échoué face au « feu violent et précis des rebelles », l’intervention de l’aviation de chasse est demandée. Le journal de marche du régiment note que sont utilisées « des roquettes et des bombes au napalm contre les retranchements rebelles ». 

« Une odeur horrible » : 

Mohamed Kaced était l’un de ces « rebelles » visés par des bombardements. La grotte où, blessé, il se cache est repérée par l’aviation : « Ils nous ont jeté du napalm ». Un de ses compagnons est atteint : 

« Le soldat qui avait été brûlé, qu’allions-nous lui faire ? Si on le touchait, on allait être brûlés aussi. Qu’est-ce qu’il fallait faire alors ? Il fallait prendre de la terre et la lui jeter dessus ou prendre un chiffon et le couvrir. Il fallait faire comme ça et surtout éviter de se faire brûler aussi. Parce que les flammes peuvent très vite te toucher ». 

Khadija Belguenbour a assisté, impuissante, au bombardement d’une infirmerie : 

« Il y avait une montagne juste en face : ils ont utilisé le napalm. Il y avait un hôpital, enfin une infirmerie, où ils cachaient les blessés. Je les voyais, ils essayaient de s’évader… Une odeur horrible. Ils se roulaient par terre et leurs chairs restaient sur les pierres. Ils criaient. Ce cri, encore de temps en temps, il me revient aux oreilles ». 

Plus tard, elle a elle-même reçu une goutte de napalm et en a gardé un trou dans la tête. 

Quand l’aviation approche, la terreur s’empare de ceux qui sont au sol. Si les mitraillages au sol sont redoutés, le napalm donne à la guerre ses couleurs infernales. Meriem Mokhtari l’évoque encore avec précision en 2020 : 

Le caporal Jean Forestier évoque aussi de « gigantesques gerbes rouges surmontées d’énormes champignons noirs » provoquées par le napalm. Un matin d’avril 1959, sa section est envoyée au rapport : « Vingt et un corps sont dénombrés, une dizaine d’autres sont retrouvés brûlés par le napalm ». 

La géographie à la rescousse : 

Pour le CICR soucieux du respect des Conventions de Genève, c’est bien « l’usage de cette arme sur des objectifs non militaires » qui constitue une illégalité flagrante du droit international humanitaire par la France. Mais le CICR ne peut pas mener d’enquête approfondie sur ce sujet alors que Paris nie toujours être en guerre en Algérie. Le délégué suisse, chargé de plusieurs missions en Algérie sur le sort des prisonniers, affirme pourtant avoir « acquis la conviction […] que l’aviation utilisait, assez couramment, le napalm pour ses bombardements ». S’agissait-il d’un usage indiscriminé ? 

Après huit années de conflit en Indochine qui avaient déjà vu l’utilisation de cette arme, les autorités françaises n’ignoraient pas ses caractéristiques. Cependant, alors que le déni officiel de l’état de guerre ne permet pas d’argumenter sur la possibilité de limiter l’usage du napalm au combat contre un ennemi armé clairement reconnu, c’est la nature du relief algérien qui fournit régulièrement un argument à ceux qui en préconisent l’utilisation. Là où la nature de l’ennemi se dérobe, la géographie fournit la justification ultime à l’emploi de « ce produit pour lutter contre les bandes de hors-la-loi retranchés dans des régions rocailleuses et désertiques où l’intervention des armes classiques entraîne des pertes importantes ou des délais incompatibles avec la fluidité des rebelles ». C’est ce que défend le commandant en chef en Algérie au printemps 1956 auprès de son ministre, avançant par précaution une réserve qu’il sait indispensable : « En aucun cas l’utilisation de ce produit ne sera tolérée sur les mechtas, villages ou lieux d’habitation et [que] je m’en réserverais la décision d’emploi lorsque les autres armes utilisables se seront révélées inefficaces ». 

L’usage restreint et maîtrisé que propose le commandant en chef a-t-il convaincu les responsables politiques ? La persistance des mensonges officiels jusqu’à la fin de la guerre, tout comme le camouflage lexical témoigne à minima, d’une délimitation floue dans son usage. La lutte contre les maquisards réfugiés dans les grottes a bien donné lieu à des recherches et à des expérimentations. Au printemps 1955 déjà, les premiers résultats concluaient à un usage efficace de certains produits chimiques, à condition de s’en tenir aux grottes et non aux terrains découverts qui exposaient trop les soldats français. Des archives régimentaires témoignent de ces tests comme, parmi d’autres, celles du 94e régiment d’Infanterie : à l’été 1956, des expérimentations techniques ont lieu, visant à « rendre l’utilisation de grottes impossible pour les rebelles par procédés chimiques ». Le napalm a certainement fait l’objet de pareils essais. Aumônier de la 25e division parachutiste engagée dans le Constantinois, le père Henri Péninou a témoigné avoir vu « quelques essais d’utilisation du napalm », encore approximatifs au début de la guerre : 

« Oui, moi en tout cas j’ai le souvenir… passant comme ça et larguant, larguant des bombes de napalm. Il nous était demandé, à nous, de faire très attention, quand on était en opération. Mais j’avais l’impression que c’était expérimental. Après, ça ne m’étonnerait pas que les choses se soient poursuivies et aient pris une extension… […] Le relief du terrain était un relief très, très dangereux, très favorable pour les caches des fellaghas, aussi bien pour eux-mêmes en tant que personnes que pour le matériel ou le ravitaillement. Alors… dangereux aussi pour les unités d’intervention, quand on ratissait ». 

En automne 1957, le commandant d’un régiment de chasseurs alpins expose encore à ses supérieurs l’intérêt de cette arme. À l’occasion d’un compte-rendu d’opération dans le massif du Kouriet, en Kabylie, il décrit le bouclage d’un village puis son mitraillage par l’aviation, qui n’a pas empêché un accrochage violent : 

« Les pertes que nous avons subies ont été l’œuvre de quelques rebelles seulement, remarquables tireurs et embusqués dans un terrain extrêmement mauvais et dangereux. Ces rebelles tenaient une position remarquable et ne pouvaient être délogés qu’à bout de munitions. La preuve a été malheureusement à nouveau faite que dans un terrain pareil, pour abattre un rebelle, on risque de perdre dix hommes ». 

Et il insiste : 

« Lorsque le terrain est particulièrement mauvais et qu’on l’on risque des pertes hors de proportion avec les résultats que l’on pourrait obtenir, il est certainement plus avantageux de faire matraquer la bande rebelle par l’aviation, des B26 par exemple, et l’emploi du napalm dans ce terrain rocheux où le rebelle peut s’embusquer remarquablement semble seul efficace ». 

Dans les années suivantes, la justification par le relief allait pouvoir se combiner avec le développement de la pratique des zones interdites. Dans ces espaces officiellement interdits à tout civil, l’armée française pouvait affirmer n’avoir que des ennemis. De fait, le caractère discriminé de l’emploi du napalm était possible, du moins en théorie. C’est pourquoi, avec l’approfondissement systématique de la guerre, et en particulier le « plan Challe » à partir de 1959, le napalm a pu être utilisé à un stade qui n’avait plus rien d’expérimental. En dépit des incertitudes évidentes sur la précision des bombardements et l’identité des personnes visées, puisque les zones interdites étaient en fait loin d’être vides de civils, le napalm a été considéré comme une arme efficace jusqu’à la fin du conflit. Les autorités politiques ont laissé faire. Conscientes des conséquences politiques et diplomatiques d’un tel aveu, elles ont toutefois continué à préférer le déni global. 

Après 1962, les forêts calcinées et pétrifiées des massifs montagneux algériens ont porté, pendant des années, le témoignage de cette violence. Quant aux corps réduits à des blocs charbonneux par ces produits incendiaires, leurs images hantent toujours celles et ceux qui les ont vus. En d’autres termes, il serait grand temps que la France cesse de donner des leçons au monde entier alors que l’histoire montre bien comme ce pays réglait ses problèmes au niveau international. Tout comme les États-Unis, alors que l’histoire a également montré que ce sont les seuls à avoir utilisé des bombes atomiques sur des populations civiles. Rester dans le déni ne sert à rien, le continent africain est en train de faire justice.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV